Association of Canadian Choral Condutors

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Monday, March 1, 2010

Choralléchante No. 6: Le texte dans une oeuvre de chant chorale

Au moment où je songe aux idées que je désire partager avec vous à propos du texte dans une pièce pour choeur, plein d’idées me viennent à l’esprit: le sens du texte, l’émotion qui s’en dégage, la traduction, l’inteprétation et aussi les techniques de répétitions inspirées par l’utilisation du texte. Quels sont les meilleurs moyens de communiquer tout cela au choeur?
J’aime ‘presser’ le texte comme on presse un citron pour en exprimer, la signification ainsi que toutes les interprétations et les images possibles. Nous étudions le style d’écriture d’un compositeur, nous avons aussi besoin de comprendre la poésie de l’écrivain et se laisser inspirer par sa biographie.  Qu’est-ce que l’analyse de  l’origine du texte peut révéler à propos du style et de l’ère dans laquelle provient ce texte? Qu’est-ce qui se dégage de ces mots? Je trouve nécessaire de procurer au choristes une traduction ‘mot pour mot’. Cette précision sera salutaire en répétition lorsque viendra le temps de mettre l’emphase sur certain mots de la phrase musicale.

Quel est l’émotion générale du texte? Y a-t-il une émotion principale qui imprègne le texte du début à la fin ou, le sentiment évolue-t-il d’un état à un autre?

Quel est la forme naturelle de la phrase du texte, l’inflexion naturelle de chaque mot? Répéter le texte à haute voix et de la manière la plus expressive possible diminue les chances de chanter le rythme de la pièce de manière saccadée et ‘carrée’. Parler le texte avec le rhythme doit être effectué en lui donnant une qualité chantante.

À ce moment-ci, je devrais probablement faire marche arrière. La musique et son rythme rehaussent-ils la qualité naturelle, musicale et expressive du texte ou le texte est-il au service de la musique?

C’est maintenant le temps d’analyser et d’étudier  le lien entre le texte et la musique. À L’instar de l’étude du texte, un plongeon dans l’étude de la musique s’avère tout aussi indispensable. Quels paramètres, tels que l’hamonie, la texture, contribuent au sommet des différentes sections de l’oeuvre? Comment les phrases sont-elles construites et agencées? Sur quel(s) mot(s) reposent le pic de chacune des phrases? Y a-t-il une charactérization musicale des mots? La mise en musique du texte présente-t-elle la répétition de certains mots? Les parties chorales réagissent-elles réciproquement? Comment puis-je engager les sections de la chorale dans un dialogue et amorcer litérallement une conversation? Bien que chaque pupitre projette le texte avec raffinement, je constate parfois, que l’interprétation globale dégagerait encore plus d’émotion si les pupitres s’investissaient davantage un par rapport à l’autre. Pour faciliter cet échange et cette réaction réciproque, je forme un grand cercle (ou un grand carré) avec les chanteurs pour faciliter l’échange. Les choristes peuvent ainsi être plus conscient  et voir avec quel pupitre  ils engagent un dialogue.

En plus d’être responsable de la projection de l’émotion du texte, la qualité percutante des consonnes et la forme des voyelles constituent la base pour affiner l’interprétation du texte. La compréhension de l’émotion qui se dégage du texte est le meilleur point de départ pour interpréter le texte. Allier l’articulation du rythme avec la longueur et l’intensité des consonnes produiront un effet saisissant. Je sais bien que vous portez attention et que vous vous assurez que les consonnes soient projetées tout juste avant la pulsation pour laisser place à la voyelle! De plus, rappelez-vous que les voyelles sont le véhicule privilégé pour soutenir le timbre vocal. Chanter tout une pièce uniquement sur les voyelles est un outil très utile  pour s’assurer de l’uniformité des voyelles et du fondu.

Lorsque je répète un extrait ou une pièce au complet, j’utilise le paramètre du texte le plus souvent  possible pour présenter mes idées musicales. Le texte devient le prétexte pour éveiller  la vigueur du rythme, exprimer  une articulation rythmique expressive et maintenir un niveau d’énergie intense dans la répétition pour interpréter les texte avec vitalité. C’est certain qu’on ne veut pas laisser de côté l’apprentissage des notes mais une fois que lecture est maîtrisée, le texte demeure le meilleur moyen de marrier l’émotion à la musique. Le texte permet aussi aux choristes de se brancher physiquement avec la respiration et permet d’utiliser le souffle d’une manière expressive. Avec cette approche, les nuances en seront que plus convaincantes puisqu’elles émergeront de la communication de l’émotion du texte plutôt que d’un besoin abstrait et technique. Le texte apporte la garantie  que la ligne musicale sera toujours ‘modelée’. La forme de la phrase musicale est le façonnage d’une sculpture musicale vivante!

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